Est-ce que sucer, c'est tromper ?

Oui, c'est un titre un peu putaclic et c'est aussi une question récurrente dans les interviews passées d'Ardisson. Pourtant, je me la pose beaucoup en ce moment, et carrément pas dans un cadre sexuel.

Malgré mes 38 ans, on peut quand même me caser dans la catégorie des "jeunes auteurs", car je débarque un peu dans le milieu, ne connaissant personne et personne ne me connaissant. J'ai le premier tome d'une saga tout juste publié, ainsi que la première partie d'une série de nouvelles, et je me pose naturellement la question de la promotion de tout ça.

J'en parle évidement sur les réseaux sociaux, j'ai dépensé quelques euros dans une publicité Facebook, mais si je me fie aux différents conseils lus sur la toile ici et là, il faut aussi que je me tisse un réseau d'auteurs, de chroniqueurs et autres acteurs du milieu. La consigne, c'est de "d'abord faire attention à eux pour qu'ils fassent attention à moi".

Ben oui, mais non. Déjà, je trouve le principe un peu hypocrite mais surtout, ça n'est pas dans ma nature de réclamer de l'attention. Je me vois assez mal aller solliciter des chroniqueurs en leur disant "s'il te plaît, écris un truc sur moi !". Pourtant, je dois bien me rendre à l'évidence : en tant qu'auteur indé, s'il n'y a pas de chroniqueurs ou d'autres auteurs qui parlent de moi, personne ne le fera.

Du coup, est-ce que sucer, c'est tromper ? Est-ce me fourvoyer que de faire semblant de m'intéresser aux autres ? Dois-je vraiment devenir hypocrite pour qu'on commence à parler de moi ? Tout ça me travaille.

Alors heureusement, il y a des gens auxquels je m'intéresse sans avoir besoin de me forcer ou de feinter. Et eux aussi commencent à s'intéresser à moi (et c'est super !). Mais c'est assez infime par rapport à ce qu'auraient besoin mes textes pour réellement exister aux yeux du monde, à mon goût.

Suis-je trop exigeant ? Trop impatient ? Trop naïf sur la réalité des choses ?

Tu as de quoi m'éclairer, cher lecteur ?

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